10è Printemps des Poètes : Poème du 16 mars




Poème du jour



Le 10e Printemps des Poètes se termine ce soir … Mais rien ne vous empêche de lire, dire, offrir de la poésie toute l'année !
Pour plus d'infos sur le Printemps des Poètes : http://www.printempsdespoetes.com/
Ci-dessous le dernier poème que nous vous adressons pour cette édition. À l'année prochaine !
Bon et beau dimanche à vous tous.


Je vous salue ma rue

je vous salue ma rue
pleine de grâce et de misère
enfants mendiants
joueurs de violon d’accordéon
SDF mal logés sans papier
femmes émiettées hommes cabossés
jeunes et vieilles prostituées
misère abandonnée
je sais ces semaines d’exil
affameuses du pain quotidien
et des grandes eaux claires de l’oubli
le puits est à des jours de marche
et le feu qui crépite
aux brassées de bois juste
ne fait lever qu’une moisson de coqs
je le sais je le sais je le sais
mais vous le savez-vous ?

je vous salue ma rue
pleine de larmes et de détresse
je sais les matin pâteux
les voitures muettes les chèques impayés
les rappels les interdits bancaires
je sais les enfants malades
les fuites d’eau et les éviers bouchés
la vie s’élime avant la déchirure
ne tirez pas dessus
je sais le père qui ne parle plus et le froid de la rue
je sais la honte les regards méprisants
je sais les abandons les coups les cris
le porte-monnaie vide
la main tendue de l’enfant pour l’école
chacun porte pourtant toute sa part de vivre
je le sais je le sais je le sais
mais vous le savez-vous ?

je vous salue ma rue
pleine de peine et de douleur
on le fait pas exprès et on n’a pas choisi
les paniers à la fin du marché
les poubelles gavées qui ont trop à manger
les absences au travail et le chef et ses cris
je le sais pas la force trop à faire trop loin
le cerveau prisonnier de toiles d’araignées
et les chiens qui aboient qui font peur
les barreaux dans la tête et les filles violées
les attentes aux guichets
les regards agacés
de ceux qui sont pressés
je le sais nous n’avons pas choisi le soleil s’est noyé
où trouver une prise au néant
je le sais je le sais je le sais
mais vous le savez-vous ?

je vous salue ma rue
pleine de rage et de noblesse
je sais la vie cachée à l’abri des volets
mais où aller avec quoi on irait
sans de quoi se montrer
je sais le PMU et les jeux à gratter
je sais les jalousies mais s’entraider aussi
quand on peut qu’on n’est pas fatigué on le fait
si les morts revenaient qu’auraient-ils à nous dire
y’a trop de jours fériés à nos calendriers
on fait du bruit chez nous
on n’ose pas le faire ailleurs
faudrait pourtant mais
on n’a pas appris on sait pas
comment faire alors on se tait
je le sais je le sais je le sais
mais vous le savez-vous ?

je vous salue ma rue
pleine de honte et de fierté
je sais les bus absents les grèves avortées
les métros qui débordent les papiers à montrer
je sais les majuscules ébréchées
je sais les doigts noircis aux châtaignes du temps
nos enfants au fond des poches
s’ils nous échappent
c’est qu’il y a trop de trous et davantage au fond
c’est ainsi que voulez-vous
je sais la honte et la fierté
je sais les vieux habits les tenues de travail
les cheveux négligés les portes refermées
je le sais je le sais je le sais
et vous le savez vous ?
regardez-moi
ça vous regarde

Francis Ricard
Poème inédit offert par l'auteur

10è Printemps des Poètes : Poème du 15 mars




Poème du jour



Tu es cet autre

Tu es cet autre qui a peur,
trop léger d'avoir été,
trop lourd de devenir.

Tu es cet autre qui hésite
de franchir
l'arbre de ses rêves.

Cet autre tu deviendras,
plus pauvre que l'arbre sans feuilles,
cet autre dépouillé de tout.

Tu es
et parce que tu es,
tu es cet autre,
tu est né,
te souviens-tu ?

Tu es cet autre naissant,
cet aveugle qui te regarde,
tu es cet autre,
sois reconnaissant
d'être vivant

Dominique Cagnard

10è Printemps des Poètes : Poème du 14 mars




Poème du jour



Les Obscurcis

A l’étroit dans nos cages
Nous écrivons sans bouger la main
Les mots qui nous font défaut pris dans les livres désaffectés
Meurs si tu veux disons-nous à celui qui a effacé ses contours
Mais réveille-toi avec le coq qui clame le jour trois strates plus haut
Les passants qui nous empruntent nous disent clos sur de grandes insatisfactions
Ils sont ceux qui crient
Nous sommes ceux qui écoutent
Nos colères brèves comme feu de résineux nous survivent
Nous échangeons nos impressions avec d’autres obscurcis consignés dans
Nos cahiers
Sans nous déplacer
Jambes écartées telle maison construite sur un fleuve
Comment nous suivre alors que nous progressons un pied dans l’eau
Un pied sur la berge
Nous glissons glissons avec la planète
Nous maigrissons pour nourrir les cloisons faméliques de notre chair
Personne n’a le bras assez long pour ouvrir à l’air souterrain qui frappe
Aux murs
Personne n’a l’énergie pour préparer la mue de trépas à vie
Personne n’a localisé le passage prohibé
Les nouveaux venus repeints à neuf nous interrogent sur ce qu’ils ont
Laissé derrière eux
Au lieu de nous dire ce que nous sommes devenus
Nous dire si nous sommes mouillés ou secs
Vagues ou précis
Ils rient de nous voir si maigres alors qu’ils perdent du poids à
Chaque inclinaison de la planète
Quand le dessus devient dessous entraînant l’horizon et le linge sur des cordes
Draps ou linceuls qu’importe
Les nostalgiques cherchent leur forme dans leurs vêtements disloqués
Ignorant que le chagrin ne retient pas le lin
Et que des jardiniers vigilants plient dans le même sens chair et écorce
Les rêveurs attendent la saison des lucioles pour copuler
Le rien pénétrant le rien
Nous nous emboîtons
Feignons des coïts
Et que les austères s’enterrent de leurs propres mains sachant qu’ils le sont déjà
Et qu’il n’y a pas plus mort qu’eux
Drap ou linceul qu’importe

Nous nous limons pour ne pas éveiller la méfiance de ceux qui nous prennent pour
Des instruments émettant le même son osseux
Pour des caisses de clameurs maniées par le vide
Alors que nous pataugons dans nos étuis
N’accusant personne de la restriction de nos mouvements
Devenus plus casaniers que les chevaux
Plus farouches qu’il surgit d’un caillou
Frappant nos poitrines du poing lorsqu’une pierre dévale la pente
Les bruits à trois dimensions nous sont interdits
Seul le rectiligne et l’étale nous sont permis
Drap ou linceul qu’importe

Vénus Khoury-Ghata

10è Printemps des Poètes : Poème du 13 mars




Poème du jour



L'Autre

« Je est un autre. » Arthur R.

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre

J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits

Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.

Andrée Chédid

10è Printemps des Poètes : Poème du 12 mars




Poème du jour



Le timbre

Je suis dans tous les coins du Monde
Le messager multicolore
Je griffonne la Mappemonde
Et je dépose des lettres d’or.

Je sillonne les fleuves intimes
Je m’imprègne des regards
La flamme qui, soudain s’anime
Et dans vos yeux enfin, s’égare.

Je sens vos mains me caresser
Je reçoit le souffle d’Eole
Et je ne veux pas vous froisser
Alors, dans mon coin je somnole.

Je suis le ralliement des êtres
J’ai le goût de leur salive
Quand l’on m’appose sur la lettre
Je me sens comme, un bateau ivre.

Je suis de toute les couleurs
Je ne connais pas les frontières
Pour vous, je me ferai passeur
J’affranchirai la terre entière.

Philippe Lefebvre,
facteur à Salles-Cuvran (Aveyron), lauréat du concours "Mon facteur est un poète" initié par la Direction du Courrier de La Poste auprès des 100 000 facteurs.
Retrouvez les poèmes gagnants sur www.emotionducourrier.fr

10è Printemps des Poètes : Poème du 11 mars




Poème du jour



Éloge de l’autre

Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil
C’est toi
C’est moi
Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme
Qu’importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes
l’étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux
Aucun arbre arraché
Ne donne l’ombre qu’il faut
Ni le fruit qu’on attend
La solitude n’est pas un métier
Ni un déjeuner sur l’herbe
Une coquetterie de bohémiens
Demander l’asile est une offense
Une blessure avalée avec l’espoir qu’un jour
On s’étonnera d’être heureux ici ou là-bas.

Tahar Ben Jelloun
Tanger 7 octobre 2007


Programme de fin de semaine

Le Versificateur
Théâtre en chantier par Mirlitoons Théâtre
Un poète et écrivain public ne parvient plus, malgré le soutien indéfectible de son assistante, à honorer ses commandes. Il décide de tester le Versificateur : une machine capable à partir de thèmes, de mots-clés, de contraintes d’écritures, de composer des textes en prose ou en vers. Mais le Versificateur est-il seulement une machine ? …
Avec : Jean-Louis Moisseron (Le Poète), Nathalie Évangelista (L’Assistante), Jean-Mary Feynerol et Marylène Clée (Le Versificateur). Mise en scène : Marylène Clée. Scénographie : Jean-Mary Feynerol.
• Vendredi 14 mars, à 21 h, Centre d’Accueil, Les Vans.
Participation libre. Renseignements : Mirlitoons, Les Vans, 04 75 39 99 07.

À livres ouverts : la poésie
Lecture - dégustation de poésie autour d’un verre proposée par la Librairie Vandromme - Brion et Mirlitoons Théâtre
• Samedi 15 mars, de 10 h à 12 h, à la Librairie : L’éloge de l’autre.
Participation libre. Renseignements : Librairie Vandromme-Brion, Les Vans (rue Droite), 04 75 37 23 50.

Poésie en partage
Soirée Lectures gourmandes
avec au four(neau) l’équipe du Restaurant biologique À Notre Étoile et au moulin (à paroles) Mirlitoons Théâtre
La soirée est composée de mots pour régaler les oreilles et de mets pour régaler les papilles … Mais pas uniquement ! Pour « Poésie en partage », nous vous demandons d’apporter un texte poétique que vous aimez, à lire par vous ou quelqu’un d’autre. Après le repas, nous oserons même quelques jeux poétiques à partager entre convives …
• Samedi 15 mars, à 19 h 30, Restaurant biologique À Notre Étoile, Les Vans.
Repas (hors boissons) + Spectacle = 15 €.
Places limitées = Réservation conseillée : Restaurant À Notre Étoile, Les Vans (place Ollier), 06 21 16 35 31.

10è Printemps des Poètes : Poème du 10 mars


Poème du jour



Notre frère lointain

Un jour,
nous ferons attention
à notre frère lointain
l’un ne sera plus divisé
et l'autre, notre unique raison d'exister.

Cette nuit,
nous marcherons longtemps jusqu'à l'aube,
reconnaissant d'avoir traversé
tous ces jardins à l'abandon
rapprochant nos lèvres
pour embrasser le ciel qui nous habite.

Pose tes yeux dans ma nuit.
Ton frère est un autre mais pas un étranger.

Quand tu auras pris le temps
de remonter toutes les pages de l'absence,
que tu te seras perdu
au point de ne plus savoir si tu es mort
ou si tu es vivant
une présence
invisible s'offrira à toi :
l'autre face de la réalité,fragile,
avec ses mains d'arc-en-ciel.

La terre nous regarde, comme un appel
au lointain, au silence et à la tendresse.

Je suis sans nouvelle du lointain.
Pour commencer à écrire, il faut apprivoiser
la petite musique qui est en nous,
abandonner toutes les performances.

Il y a un temps pour les sensations,
les paradis artificiels
et un temps pour les apparitions.

J'écris pour pêcher
le regard perdu au fond de la forêt
par manque d'incitation.
Excité par le désir de la publication,
nous n'incitons pas la phrase
à mûrir lentement.

Un poème trop vite publié est voué à l'échec.
Si tu écris un poème,
jette tous tes miroirs par la fenêtre.

Nul besoin d'apparence
pour gagner la rive de l'autre
où les regards deviennent transparents,
chargés de signe,
pour donner du large
et échapper à toutes les formes d'urgence
qui empêchent l'homme
de cristalliser son regard.

L'autre, ce frère lointain,
trop longtemps méprisé, oublié!
Lui seul existe, qui nous écoute et prend soin de nous,
pendant que nous dormons.

Chaque livre écrit
est une bouteille jetée dans les terres.
Qui viendra la repêcher?

Dominique Cagnard
avril 2007 inédit

10è Printemps des Poètes : Poème du 9 mars




Poème du jour



Poème avec un h minuscule

Je chanterai l’homme créateur crucifié
sur ses machines. Chasseur chassé
par ses armes. Harpiste pincé
par ses harpes.
Je chanterai l’homme multiplié par l’homme jusqu’à l’infini.
Je chanterai l’homme : ce mortel-immortel
mon ami-ennemi. Mon frère.

Je chanterai l’homme qui transforme tout
et qui si difficilement se transforme.
Celui qui s’écrit avec un petit h
dans toutes les choses qui sont grandes.

Je chanterai l’homme au pluriel.
Lui, si singulier
si incapable d’être autre
que lui-même : l’homme.

Je chanterai l’homme multiplié par l’homme jusqu’à la foule.
Je chanterai la matière multipliée par la matière jusqu’à l’homme.
Car je ne sais d’autre guerre, je ne sais d’autre paix.
Je ne sais d’autre poème que le chant de l’homme.

Manuel Alegre
O canto e as armas (1967)
Traduction en français de Sophie Lobo et Anne-Marie Pascal



Poèma amb un ò minuscul

Cantarai l’òme creador crucificat
sus sas maquinas. Caçaire caçat
per sas armas. Jogaire jogat
per son arpa.
Cantarai l’òme que multiplica l’òme fins a l’infinit.
Cantarai l’òme : aquel mortal-immortal
mon amic-enemic. Mon fraire.

Cantarai l’òme qu’o tresmuda tot
e tan malaisidament se tresmuda el.
Lo que s’escriu amb un ò pichon
dins totas las causas que son grandas.

Cantarai l’òme al plural.
El qu’es tan singular
tant incapable d’èsser autre
part el meteis : l’òme.

Cantarai l’òme que multiplica l’òme fins a s’amassar.
Cantarai la massa que multiplica la massa fins a l’òme.
Que sabi pas d’autra guèrra. Sabi pas d’autra patz.
Sabi pas d’autre poèma que non siá l’òme.

Manuel Alegre
O canto e as armas (1967)
Traduction en occitan par Marta Martínez Valls

10è Printemps des Poètes : Poème du 8 mars




Poème du jour



La propre au chant

Lorsque le soir jette sa nappe trop pure
Sur le trou de l'azur et le cri de la bête
Les mots jamais lavés
Et la peine triviale
Parle mon frère
Car j'ai les mains qui pleurent
Est-ce que le vent commence à la cascade ?
Pourquoi ai-je les mains qui pleurent ?
Parle je te prie
Le vent rouvrira-t-il sa lessive de mots ?
Donne-moi mon nom dessine mon murmure
Oh ! la pelote du coeur !
- Soupir d'une étonnée de sa douleur
Se pose sur un doigt un mince oiseau de joie
On ne saura lequel
On ne saura de qui

Gabrielle Althen

10è Printemps des Poètes : Poème du 7 mars


Aujourd'hui …
Le grand jour du poème à l'autre


Opération nationale …

Chez vous, au travail, à l'école,
dans la rue…
offrez un poème,
échangez vos poèmes,
postez un poème,
glissez un poème sous la porte,
ceci ou cela mais
donnez un poème à l'autre !


L'Autre, altérable comme nous, ...

L'Autre, altérable comme nous,
secret, habité d'entrailles et de souvenirs,
serre notre main dans sa main chaude,
et quelque chose vous unit soudain:
certitude de vivre ensemble
dans le même mince repli du temps
sur le même point de notre planète.

Une force à deux. Peut-être une tendresse.

Quelquefois le plaisir
qu'un arbre sente bon,
et qu'une parole commune
puisse le dire.

Marie-Claire Bancquart

10è Printemps des Poètes : Poème du 6 mars




Poème du jour



L'Autre est un Je

L'Autre est un Je
autre que moi
qui n'ai de jeu
que dans l'émoi

Qui ne m'émeus
qu'à travers d'autres
instants dont me
gratifie l'Autre

Ainsi pour moi
l'Autre m'habite
tel que mon moi
en lui s'édite

Pour publier
nos deux répliques
moi-lui-liés
qu'un Je complique

Car l'Autre en Je
plein d'équivoques
Rimbaud rageu-
-sement l'évoque

Et libre en soi
le revendique
de moi à toi
il fait la nique

Aux égoteux
qui n'ont qu'eux-mêmes
pour lire entre eux
leurs siens poèmes.

Claude Albarède

10è Printemps des Poètes : Poème du 5 mars




Poème du jour



Toujours l'autre

L'autre, toujours l'autre,
comme une roche, tenant à peine sur le bord de la route,
comme un porche trahi par la lumière.

Dans ses gestes, ses pas, ses silences.

Dans les paroles échangées,
l'autre,
comme une mémoire qui vous revient,
comme une fenêtre que l'on ne sait plus ouvrir dans sa propre maison.

L'autre qui maçonne ma voix, se lève dans mon enfance,
ressurgit, gisant réveillé.

Je le vois couché dans l'avenir, attentif dans l'éveil,
crépusculaire dans toute ouverture,
l'autre, avec ses feux qui rayonnent dans l'obscur,
avec ses éclats qui se dressent et révèlent l'abîme.

Martial Teboul

10è Printemps des Poètes : Poème du 4 mars






Poème du jour


Prisme

Il n’y a pas l’un ou l’autre,
Il y a l’un et l’autre !
Métisse ta toile aux couleurs du monde !
Métisse le monde aux fils d’or des étoiles
Qui, déliés, se confondent,
Jaunes, blancs, noirs,
Chevelure singulière
Aux couleurs du soir,
Aux couleurs de lumière,
Pour ne faire plus qu’un, plus qu’une,
Qu’il soit blond, qu’elle soit brune…
Métisse le monde aux nuances plurielles !
Prisme multicolore
D’un ballet corps accord
De ce monde kyrielle …

Patrick Aubert
Postier du bureau de Pigalle (Paris 9e) est lauréat du concours interne « Ecris-moi un poème »
initié par La Poste auprès des guichetiers pour le Printemps des Poètes.

10è Printemps des Poètes : Poème du 3 mars





Poème du jour


L'étranger

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m\'est resté jusqu\'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire
Le Spleen de Paris I (Petits Poèmes en Prose)

10ème Printemps des Poètes au Pays des Vans

10e Printemps des Poètes du 3 au 16 mars 2008

«
Éloge de l'autre »
Carrefours, croisements, métissages

La poésie nous révèle cette vérité première : tout ce qui nous apparaît autre, étranger et lointain est une part de notre propre mystère. Si la langue du poème nous dépayse, c'est pour nous rendre désirable l'inconnu, l'inconnu qui nous entoure et celui qui nous habite : "Je est un autre" disait Rimbaud. Tout poème est une adresse à l'autre, une invitation comme le suggère Andrée Chedid, à sortir de notre "étroite peau" pour nous donner à la rencontre, à ce partage des différences qui seul donne sens à la communauté humaine.
Le Printemps des Poètes propose que l'édition 2008 soit l'occasion d'un éclairage particulier sur l'œuvre poétique de Guillevic et s'associe étroitement à la commémoration nationale du centenaire de sa naissance.


Le 10e Printemps des Poètes au Pays des Vans

Le Printemps des Poètes est une manifestation nationale et internationale organisée tous les ans au mois de mars pendant 15 jours. Elle réunit de multiples acteurs en France et à l'étranger qui œuvrent pour que la poésie, sous toutes ses formes, de toutes les époques et dans toutes les langues, soit accessible au plus grand nombre.
Comme chaque année, Mirlitoons Théâtre propose un programme qui s’inscrit dans le cadre du Printemps des Poètes.
L’édition 2008 est organisée :
- en partenariat avec la Médiathèque du Pays des Vans, La Ruche aux Livres, les Bibliothèques municipales des Assions et de Gravières, la Librairie Vandromme-Brion, le Restaurant biologique À Notre Étoile ;
- avec le soutien des Communes des Assions, de Gravières et des Vans, de l’Office de Tourisme du Pays des Vans, du Pays de l’Ardèche Méridionale, du Conseil Général de l’Ardèche, de la Région Rhône-Alpes et de l’Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation.


À livres ouverts : la poésie
Lecture - dégustation de poésie proposée par la Librairie Vandromme - Brion et Mirlitoons Théâtre.
Samedi 8 mars, de 10 h à 12 h, à la Librairie : Les femmes poètes, les femmes en poésie.
Samedi 15 mars, de 10 h à 12 h, à la Librairie : L’éloge de l’autre.
Participation libre.
Renseignements : Librairie Vandromme-Brion, Les Vans (rue Droite), 04 75 37 23 50.

Le Versificateur
Théâtre en chantier par Mirlitoons Théâtre
Un poète et écrivain public ne parvient plus, malgré le soutien indéfectible de son assistante, à honorer ses commandes. Il décide de tester le Versificateur : une machine capable à partir de thèmes, de mots-clés, de contraintes d’écritures, de composer des textes en prose ou en vers. Mais le Versificateur est-il seulement une machine ? …
Avec : Jean-Louis Moisseron (Le Poète), Nathalie Évangelista (L’Assistante), Jean-Mary Feynerol et Marylène Clée (Le Versificateur). Mise en scène : Marylène Clée. Scénographie : Jean-Mary Feynerol.
Vendredi 7 mars, à 21 h, Salle Langlade, Gravières.
Samedi 8 mars, à 21 h, Salle des Fêtes, Les Assions.
Première partie exceptionnelle : « Vivre et Résister »
Lecture théâtralisée à quatre voix par BAsalmine-BAzooka
Le texte écrit, couché, au son de la voix se lève et marche. Elsa Triolet.
Le verbe Résister se conjugue toujours au présent. Lucie Aubrac.
Vendredi 14 mars, à 21 h, Centre d’Accueil, Les Vans.
Participation libre. Chaque représentation sera suivie d’un échange convivial avec les spectateurs.
Renseignements : Mirlitoons, Les Vans, 04 75 39 99 07.

Poésie en partage
Soirée Lectures gourmandes avec au four(neau) l’équipe du Restaurant biologique À Notre Étoile et au moulin (à paroles) Mirlitoons Théâtre
La soirée est composée de mots pour régaler les oreilles et de mets pour régaler les papilles … Mais pas uniquement ! Pour « Poésie en partage », nous vous demandons d’apporter un texte poétique que vous aimez, à lire par vous ou quelqu’un d’autre. Après le repas, nous oserons même quelques jeux poétiques à partager entre convives …
Samedi 15 mars, à 19 h 30, Restaurant biologique À Notre Étoile, Les Vans
Repas (hors boissons) + Spectacle = 15 €.
Places limitées = Réservation conseillée : Restaurant À Notre Étoile, Les Vans (place Ollier), 06 21 16 35 31.


Le 10e Printemps des Poètes à la Médiathèque du Pays des Vans

À consommer sur place
La Médiathèque du Pays des Vans et La Ruche aux Livres proposent des jeux d’écriture poétique à mettre entre toutes les mains, à consommer sur place et sans modération !
Pendant toute la durée du Printemps des Poètes, aux horaires d’ouverture habituels, à la Médiathèque
Accès libre.
Renseignements : Médiathèque du Pays des Vans, Les Vans (route de Païolive), 04 75 37 84 45.

Étendage de poèmes
Exposition de courts textes poétiques créés par les élèves des écoles primaires des Vans lors des accueils scolaires à la Médiathèque avec La Ruche aux Livres.
Pendant toute la durée du Printemps des Poètes, aux horaires d’ouverture habituels, à la Médiathèque
Accès libre.
Renseignements : Médiathèque du Pays des Vans, Les Vans (route de Païolive), 04 75 37 84 45.

Atelier de lecture à haute voix
La Médiathèque du Pays des Vans, La Ruche aux Livres et Mirlitoons théâtre vous invitent à découvrir le plaisir de la transmission orale d’un poème et vous proposent chaque jeudi un Atelier de lecture à haute voix ouvert à tous, de 7 à 97 ans.
Jusqu’au jeudi 13 mars, de 17 h à 18 h 30, à la Médiathèque.
Accès libre.
Renseignements : Médiathèque du Pays des Vans, Les Vans (route de Païolive), 04 75 37 84 45.

Rencontre autour d’un poète
Rencontre autour du poète russe Vélimir Khlebnikov avec Yvan Mignot.
Mercredi 12 mars, à 20 h 30, à la Médiathèque.
Accès libre.
Renseignements : Médiathèque du Pays des Vans, Les Vans (route de Païolive), 04 75 37 84 45.

Souffleurs de vers
Lecture de poèmes à une ou plusieurs voix par les participants de l’Atelier de lecture (voir ci-dessus).
Vendredi 14 mars, à 18 h, à la Médiathèque
Accès libre.
Renseignements : Médiathèque du Pays des Vans, Les Vans (route de Païolive), 04 75 37 84 45.



Et n’oubliez pas … « Le grand jour du poème à l'autre »
(Opération nationale)
Vendredi 7 mars

Chez vous, au travail, à l'école,
dans la rue…
offrez un poème,
échangez vos poèmes,
postez un poème,
glissez un poème sous la porte,
ceci ou cela mais
donnez un poème à l'autre !